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La grande majorité des Français ne peuvent plus acheter un appartement à Paris, où les prix de l’immobilier ont grimpé en flèche et rapproché la capitale française de Londres, la ville la plus chère d’Europe, alimentant la crainte d’une éventuelle bulle immobilière. Les explications de Jean Francois Charpenet, expert de l’immobilier.
Immobilier et logements à Paris
Cette année, le prix de l’immobilier à Paris a augmenté de 20% dans les immeubles anciens, selon les notaires. La hausse devrait se poursuivre en 2020 et atteindre le prix moyen de 10 000 euros le mètre carré.
« Aujourd’hui, pour acheter un appartement de 50 m2 à Paris, il faut dépenser environ 500 000 euros. » dit Jean Francois Charpenet. Il y a tellement de pression sur le marché que les appartements sont vendus en un clin d’œil, souvent sans qu’il soit question de baisser le prix et parfois d’offrir au vendeur plus que ce qu’il demande.
Vers l’éclatement d’une bulle immobilière ?
Cette situation a fait craindre l’éclatement d’une bulle immobilière aux conséquences imprévisibles, comme cela s’est déjà produit en Irlande et en Espagne. Les professionnels de l’immobilier excluent cette possibilité. Selon eux, la flambée des prix est due à l’insuffisance de l’offre, aux faibles taux d’intérêt, à l’attractivité de la capitale française pour les investisseurs étrangers qui achètent des appartements dans le centre de la capitale, notamment dans des quartiers très convoités comme Le Marais.
L’impact de la spéculation immobilière à Paris
Un autre phénomène peut-être responsable de l’augmentation des prix sont les propriétaires qui vendent un bien immobilier acheté il y a des années pour faire un profit important et acheter un appartement plus grand et mieux situé.
Mais Paris, où seulement 5% des travailleurs vivent aujourd’hui, devient une ville inaccessible pour les classes moyennes qui n’ont pas d’atouts. Les jeunes sont les plus touchés par l’évolution du marché.
Jean Francois Charpenet souligne que Le Monde a mis en garde contre la « fracture sociale » qui sévit dans la capitale française. L’un de ses journalistes a récemment averti que Paris « est au bord de la guerre civile », avec des propriétaires qui se réjouissent de l’évolution du marché immobilier et des locataires qui ne peuvent pas payer de loyer.
Même les appartements à l’est de la ville, où ceux qui voulaient devenir propriétaires avaient l’habitude d’acheter un appartement, sont désormais hors de portée.
Des habitants qui peinent à trouver des biens immobiliers
Avoir un bon salaire est déjà insuffisant. Sophie Epaule, avocate de 30 ans, cherche depuis plus d’un an un appartement sans succès, alors qu’elle gagne près de 6 000 euros par mois avec son partenaire. « C’est très difficile. Et que nous gagnons bien notre vie et que nous n’avons pas de problèmes d’argent », explique-t-il. Lors de la visite des appartements, ce couple s’est retrouvé en concurrence avec d’autres personnes qui étaient prêtes à payer le prix sans demander un prêt à la banque. « Trois de nos offres ont été rejetées parce qu’il y avait des gens qui avaient les fonds nécessaires pour l’acheter sans hypothèque « , dit Épaule.
Louer à Paris est également compliqué rappelle Jean Francois Charpenet. Il y a peu d’offres et les garanties exigées sont extrêmement importantes et les prix ont également tendance à être prohibitifs pour une famille.
Delphine Thierry-Mieg, 43 ans, loue un appartement de deux chambres à coucher pour 900 euros par mois, un prix très bas dans le contexte actuel. Elle le partage avec son mari et ses deux filles. « C’est une bonne chose que nous ayons cet appartement. Nous n’avons pas les ressources pour acheter et même louer la chose est compliqué ». Le couple est à la recherche d’un appartement avec une chambre de plus qui permettra à leurs filles d’avoir une chambre chacune. Mais ils ne peuvent rien trouver en dessous de 1 600 euros par mois « Nous allons donc rester ici. Nous allons dormir dans le salon et laisser notre chambre à notre fille « , explique-t-elle.